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Euroscepticisme et Nationalisme, fléaux inévitables de l’Union Européenne ?

Euroscepticisme et Nationalisme, fléaux inévitables de l’Union Européenne ?


Aujourd’hui 9 Septembre, les Suédois se réunissent afin d’élire leurs nouveaux représentants parlementaires. Les partisans de l’Europe et les partis modérés s’inquiètent toutefois de voir la montée des Démocrates de Suède, entrés dans ce même parlement pour la première fois il y a seulement huit ans, confirmée par des sondages qui feraient d’eux le premier parti d’opposition, avec plus de 20% des votes. Toutefois l’émergence de l’extrême-droite suédoise n’est pas un fait isolée, et s’inscrit dans une dynamique européenne générale de nationalisme, rejet européen et d’islamophobie.

Dans la très grande majeure partie des pays européens, les partis d’extrême-droite montent en puissance. Cependant, peu sont ceux ayant réussi à monter jusqu’à la tête du pays, le principal exemple étant le parti « Droit et Justice » polonais élu en 2015. En effet, chat de Schrödinger politique, l’extrême-droite semble tenir un rôle paradoxal en Europe. Bien que très souvent premier parti d’opposition, celle-ci détient davantage un pouvoir informel au sein des Etats membre de l’Union Européenne. Représentant en moyenne 13% de la population du pays, les partis d’extrême-droite permettent à des partis plus historiques de renforcer leur position en s’alliant avec eux. Cela a notamment été le cas en Autriche, le représentant de la droite (ÖVP) Heinz-Christian Strache, vainqueur des législatives de 2017, ayant formé un nouveau gouvernement avec ses alliés d’extrême-droite (FPÖ).


Au vu des travaux de Roger Brunet sur la géographie de l’Europe, il est pertinent de se demander si cette croissance nationaliste n’est pas lié à un entre-deux économique. En effet, le foyer des extrêmes-droites européennes semble être les membres du groupe de Višegrad, avec une légère extension méditerranéenne. Il s’agit là de la portion sud de l’espace compris entre les deux traversées européennes, Paris-Lyon-Marseille et Berlin-Prague-Vienne. Ces traversées avaient été définies par Brunet comme les principaux axes de déplacement en Europe, et entre elles devait se trouver le poumon économique de l’Europe. Toutefois, ce poumon, le « Ring », axé sur la région industrielle du Rhin-Ruhr, ne s’étend que du Royaume-Uni à l’extrême-Nord de la Suisse, Zurich. Ces pays au Sud du Ring, intégrés dans l’espace européen dynamique inter-Traversées, auraient donc pu se développer suffisamment pour ne plus avoir besoin du chaperonnage européen, contrairement aux pays périphériques de l’Union à l’est de l’axe Berlin-Prague-Vienne. Parallèlement à cela, ils n’entretiennent pas de relations économiques suffisamment proches avec le Ring pour que l’idée de quitter l’Union soit inimaginable.


Quoi qu’il en soit, dans les années à venir l’Union Européenne devra faire face à un grave problème existentiel. Si les mouvements eurosceptiques doivent continuer à croître, alimentés par des migration arabes forcées, comment l’Union pourra-t-elle continuer à exister ? En effet, est-elle en droit de se « défendre » contre une opinion représentative de la population de ses Etats membres, lorsque celle-ci place la démocratie comme condition sine qua non d’entrée dans l’Union ?


Louis Rasteau





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